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L'ESPRIT de MAI

7 mai 2007

Dérives d'avenir

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5 mai 2007

Le 2 Mai 2007

Le 2 Mai 2007, monsieur Nicolas Sarkozy, candidat au second tour de l’élection présidentielle au nom de l’UMP a reproché à Madame Ségolène Royal son adversaire, au cours du débat télévisé qui les opposait, il lui a reproché de vouloir  si elle était élue, consulter la société civile avant d’engager les grandes réformes politiques qu’elle projette, il lui a reproché de vouloir de la même manière consulter les partenaires sociaux avant d’engager les grandes réformes sociales qu’elle projette également. Il lui a fait ce reproche en arguant qu’il s’agissait en réalité de masquer ainsi l’imprécision, l’indécision, voire l’improvisation de son projet.

Le 2 Mai 2007, Monsieur Sarkozy candidat au second tour de l’élection présidentielle au nom de l’UMP a ainsi tout simplement reproché à Madame Royal d’être une démocrate et par là même révélé sa propre nature.

Ni Madame Royal au moment de conclure ce débat, ni les commentateurs et journalistes politiques dans les heures qui suivirent, ni les leaders socialistes dans leurs interventions de ce lendemain n’ont eu : l’audace pour l’une, le courages pour les autres, la présence d’esprit pour les derniers de dénoncer cette dérive insupportable.

Cette dérive grave, révélatrice, preuve évidente du bien fondé des accusations portées pourtant depuis des mois contre Monsieur Sarkozy, est d’autant plus grave qu’elle justifie presque 50 ans après le jugement porté (certes non dénué d’intérêts circonstanciels à l’époque, mais pour autant bien fondé) par François Mitterand sur les institutions de

la Vème République

: « le coup d’état permanent ».

Un coup d’état parfait puisque démocratiquement accompli, qui ne sera plus à redouter si Monsieur Sarkozy est élu, mais qui sera bien réel et à combattre en résistance.

La « tenue » républicaine de tous les précédents Présidents de

la Vème République

a permis jusqu’à présent d’éviter cette dérive potentielle de nos institutions, ne nous faisons aucune illusion, avec Monsieur Sarkozy ça en sera fini, l’épée de Damoclès tombera.

Monsieur Sarkozy le dit et le répète lui même tous les jours depuis le début de la campagne électorale en proposant en réalité un discours dans lequel sont confondus en permanence les engagements programmatiques les plus détaillés d’un chef de gouvernement et les engagements sur les valeurs d’un chef de l’état. 

Il est clair qu’avec lui, le Président ne sera pas un arbitre, mais un chef de parti :

la France

des uns contre celle des autres et malheur aux faibles ; le parlement ne sera plus le lieu du pouvoir législatif, de l’élaboration de la loi, mais celui de l’enregistrement de la loi ; je n’ose imaginer ce qu’il adviendra du pouvoir judiciaire.

La faute de cette dérive, car faute il y a, incombe certes à Monsieur Sarkozy et aux cyniques détenteurs du pouvoir de l’argent dont il est l’instrument, mais elle incombe surtout au soit disant 4ème pouvoir, aux médias et plus précisément aux journalistes vedettes de la presse radiophonique et télévisuelle, ceux qui viennent à heures régulières derrière les micros et devant les caméras.

Derrière le paravent démagogique de leur soit disant exigence d’objectivité se cache en réalité leur souci permanent de ne se fâcher avec personne, de préserver en toutes circonstances leurs propres intérêts, au cas où, et quelles que soient les issues des joutes électorales successives, et ce depuis des décennies.

Et c’est ainsi qu’a été peu à peu rejeté aux marges quasi honteuses du débat public, le débat sur les valeurs, le débat d’opinions qui fut l’honneur de la presse écrite, (dite justement d’opinion, comme si un micro ou une caméra ne supportait pas les opinions) et contribua au moins autant que l’instruction publique à l’émancipation démocratique.

Rejeté, au profit du prétendu débat sur « les mesures concrètes » au nom duquel les journalistes en question se complaisent à faire preuve de compétence en harcelant nos hommes (ou femmes) politiques de questions « pratiques », de questions « qui intéressent », de questions « qui touchent » à la « vraie vie des vrais gens ». Moyennant quoi, le débat politique tourne à la démagogie permanente, est tiré, nivelé vers le bas, moyennant quoi, les experts en ceci ou en cela tiennent le haut du pavé en lieu et place des pensées ambitieuses, globales et seules en capacité réelle d’ouvrir les perspectives.

Moyennant quoi, ce Jeudi 3 Mai 2007, les journaux radio et télé du soir peuvent affirmer sans sourciller, avec la caution experte des sondeurs, que Monsieur Sarkozy sort globalement vainqueur de son débat avec Madame Royal et cultiver se faisant encore un peu plus ses chances objectives de succès, le succès allant au succès, c’est à la fois bien réel et bien connu.

Les journalistes ne seront pas les premières victimes du pouvoir Sakozyste s’il advient, mais qu’ils se rassurent, ils en seront à terme les victimes les plus abouties et ce sera en l’occurrence bien fait ( Marianne dont je ne suis ni un abonné, ni un actionnaire les avait prévenus). La presse, ce si fameux 4ème pouvoir est toujours l’adversaire à abattre des dérives totalitaires du pouvoir, je ne fais aucun procès d’intention injurieux à l’endroit de ce cher monsieur Sarkozy, il s’agit tout au plus et très simplement de rappeler aux médias que depuis bientôt 10 ans, 15 ?, ils nous bassinent, nous gavent et nous conditionnent dans la peur à longueur d’années avec le « principe de précaution », en auraient-ils subitement perdu l’usage pour eux-même ? A bon entendeur … tout sera possible !

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